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Silence aux pauvres

L’histoire sérieuse n’a pas encore mis en lumière la place qu’a tenue, dans la Révolution française, et dès le début, la crainte, chez les possédants, d’une menace sur leurs biens.
Ce qu’il faut savoir, et capitalement, c’est que, dès la réunion des Etats généraux, une grande peur s’est déclarée chez les honnêtes gens (les gens de biens, les gens qui ont du bien, des biens), face à ceux que l’on va exclure du droit de vote et de la garde nationale : les non-possédants, les gens de rien.

Robespierre est un des rares, des très rares révolutionnaires, à souhaiter chez les exploités (des champs et des villes) une conscience de classe.

Et tout va se jouer sur ce même sujet, avec l’épouvante de ceux qui possèdent, en présence de ceux qui n’ont pas, qui n’ont rien et qu’il s agit, à tout prix et constamment, de surveiller et de contenir ;  d’abord par le déploiement avertisseur de la force, le 14 juillet 1790, ensuite par son usage crépitant et persuasif, le 17 juillet 1791. Alors : silence aux pauvres ! A la niche, une bonne fois, les gens de rien !