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Le coup du 2 décembre

Louis-Napoléon Bonaparte, précurseur des dictatures modernes, telle est la thèse d’Henri Guillemin dans Le Coup du 2 décembre.

Rassurant les « honnêtes gens’, selon la formule de La Fayette que déteste Guillemin, démocrate d’apparence, plus intelligent qu’il n’a été dit, Louis Napoléon s’entoure d’aventuriers qui ne voient que les bénéfices qu’ils peuvent retirer de la mise en coupe réglée des richesses du pays.

Comme toujours, Guillemin est irremplaçable pour nous faire assister aux événements qui, de 1848 à 1851, jalonnent la montée de Louis-Napoléon vers le pouvoir personnel. Mélange de coups de force et de roublardise que la bourgeoisie laisse faire parce qu’elle attend d’un pouvoir fort la consolidation de sa propre domination. Louis-Napoléon sait se présenter comme l’indispensable rempart contre les classes populaires et restaurer l’Empire – second du nom -.

Pour contrer les attaques de ceux qui l’accusent de partialité, Guillemin n’utilise à peu près exclusivement que les témoignages laissés par les « amis de l’ordre », n’accueillant qu’avec réserve ceux de ses adversaires. Le résultat est confondant.